mardi 28 janvier 2014

Le sanctuaire de Victoire Rasoamanarivo d’Andohalo : Un lieu saint, lieu de symboliques en cohabitation.

La présente contribution essaie de comprendre la gestion des symboliques autour d’un lieu saint et entité sacrée, institutionnalisés. Une institutionnalisation en cours en parfaite adéquation avec le culte des ancêtres, une adéquation tant décriée par le dogme chrétien. Cependant, c’est un symbolique qui en cache un autre. En effet, au fil du temps, le sanctuaire de Victoire Rasoamanarivo fait figure de lieu de pèlerinage et de recueillement : lieu de prestation rituelle individuelle et communautaire, légitimé ou autorisé selon les contextes et les territoires par les institutions catholiques au cœur de la capitale, épicentre et foyer du discours chrétien local. Le personnage de Victoire Rasoamanarivo, archétype autochtone du catholicisme, tourne au tour d’un triptyque conceptuel : médium, médiateur et divinité. Ainsi, la partie 1 traite le versant inconscient collectif de la notion de divinité proche de l’ancestralité. Et la partie 2 porte sur les manifestations des processus de sacralisation du site et du symbolique mis à disposition des pèlerins. Dans ce contexte, la notion de lieu saint et la notion de sacré, de sacralité et de sacralisation en cours dans un univers de symbolique au pluriel selon les pratiques religieuses, les récits de vie et les itinéraires des sujets en quête de réponse à leurs fardeaux existentiels sont devenues une matière à réflexion à renouveler et à redéfinir. Mots-clés : Symbolique – syncrétisme – ancestralité – lieu saint – institution religieuse

vendredi 17 janvier 2014

Prier et ses métamorphoses. Entre acte de performance au-delà de l’émotionnel et investissement psycho-symbolique. Cas malgache*.

L’ambivalence « effervescence émotionnelle » et « rite froid » est devenue un raccourci conceptuel classique quand on étudie les nouvelles formes de religiosité contemporaine. Sur les traces de Bernard Lamizet (2005), la présente contribution tente de formuler une possible signification sémiologico-anthropologique à l’endroit de l’objet d’étude : prier, au-delà des héritages conceptuels autour de « l’émotion » (Champion F. et Hervieu- Léger D., 1990) ou de l’optique de « religion spontanée » (Maurier, 1997) ; aussi de « l’éthique du présent » (Mbodo, 2003). Prier et ses métamorphoses dans une église évangélique d’inspiration américaine, un ministère évangélique malgache local, sont les points principaux de cet article. Une esquisse de typologie des prières s’impose : prière de gratitude ; litanie d’adoration ; prière de brisement ; psaumes ; parler en langue ; confession de foi et parole prophétique. Un tout systémique. Ainsi, selon nous, la confession de foi fait figure de processus d’autosuggestion et de motivation ; la parole prophétique comme programmation procédurale neuro-théologique. Nous sommes à la fois entre le global et le local. Un lieu de syncrétisme par définition mais ignoré de l’intérieur. Désormais, prier est non seulement un dialogue entre le sujet et Dieu. Un dialogue où la forme de médiation fait croire à la spontanéité et à l’émotionnel si l’on s’en tient aux techniques du corps. C’est un dialogue paramétré entre le sujet et une divinité en lui. Un acte de performance. Un monologue camouflé. Prier comme langage gestuel en mode mimétique ; travail linguistique en mode expérimental, de surface improvisée, intensément symbolique dont le contenu de la requête est prémédité. Une relation intense entre l’homme, temple habité par une puissance supernaturelle et celle-ci s’installe. En milieu charismatique, les enjeux mimétiques (Girard R., 2007) de la prière et sa réception au niveau ontologique semblent bien répondre aux besoins à la fois individuels et communautaires épousant à merveille le paradigme de la « motivation » proposé par Maslow (1970) et s’appropriant des procédures empruntées à la programmation neuro-linguistique de Bandler R. et Grinder J. La notion de requête semble bien dépassée. Car ici, Parole émise, au-delà de la conception piétiste et transactionnelle, serait parole exaucée car porteuse d’une syntaxe liturgique et d’essence sacrale. Verbe sacré. Un véritable retour aux sources du Verbe sacré si vivace en « pays exotique » pour un investissement psycho-symbolique actuel. Mots-clés : Prier – langage – symbolique - Parole - performance – entité évangélique – Saint Esprit